Pourquoi certains itinéraires sont-ils déconseillés aux débutants ?

La tentation est grande de partir à l’aventure, surtout entouré de sapins et avec le soleil qui tape juste comme il faut. Mais la trottinette tout-terrain, ce n’est pas « juste » une question d’équilibre. Les parcours trop techniques ou physiquement éprouvants peuvent transformer une balade cool en calvaire. L’INJEP (Institut National de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire) estime que les « primo-pratiquants » présentent trois fois plus de risque de chute que les utilisateurs aguerris, notamment lors de passages difficiles (source : INJEP, 2022).

  • Trop de dénivelé : Les descentes raides ou les montées interminables demandent technique, freinage précis et cardio. Sans expérience, c’est le cocktail parfait pour finir à pied (ou sur le postérieur).
  • Sol instable ou accidenté : Racines affleurantes, gros graviers, sable profond ou boue font dérailler l’équilibre. À vélo, ça secoue. En trottinette, c’est double dose : la roue avant peut chasser, la glissade n’attend que vous.
  • Passages très étroits ou encombrés : On rêve tous d’un monotrace sous les pins, mais les branches basses, les troncs en travers ou encore les ronces (ça pique !) peuvent vite gâcher la fête.
  • Zones éloignées ou sans réseau : En cas de pépin, mieux vaut pouvoir appeler à l’aide ou rejoindre une route sans marcher 5 km équipement sur le dos.

Trois types d’itinéraires à éviter impérativement au début

Passons à du concret. Certains profils de parcours sont quasi unanimement déconseillés, non seulement parce qu’ils sont trop exigeants, mais aussi parce qu’ils multiplient les risques pour les novices.

1. Les sentiers à fort dénivelé (+ de 8% sur plusieurs kilomètres)

  • Les Landes ou les Pyrénées-Atlantiques ne sont pas réputés pour leurs montagnes, pourtant, les collines sableuses ou les berges de rivière peuvent cumuler des pentes bien raides. Un itinéraire montant en flèche, c’est la garantie de jambes en compote. Descendre sans expérience, c’est risquer la bonne vieille gamelle (cf. chiffres du Baromètre des véhicules de mobilité personnelle, FUB 2023).
  • Une étude menée en 2022 (Fédération des Usagers de la Bicyclette) montre que 56% des chutes enregistrées sur trottinette électrique ou mécanique en milieu naturel surviennent dans des descentes mal anticipées ou jugées trop raides par l’utilisateur.

2. Les pistes sablonneuses profondes ou boueuses

  • Par grand sec, le sable des sentiers côtiers (notamment à Capbreton, Hossegor ou autour de Vieux-Boucau) agit comme un piège à roues. Le contrôle de la trajectoire devient carrément rock’n’roll pour les débutants.
  • Après la pluie, la gadoue dans certains tronçons forestiers (on pense notamment aux petites lisières du côté de Seignosse-Bourg ou autour de la Réserve d’Arjuzanx) transforme la balade en glissade géante.
  • Un chiffre probant : d’après le Centre Médical du Sport des Landes, 37% des blessés traités après une chute en trottinette tout-terrain signalent comme premier facteur un terrain « impraticable » (sable profond ou boue dense).

3. Les monotraces balisés VTT « rouge » et « noir »

  • Le balisage des pistes VTT en France suit une logique simple : vert (très facile), bleu (facile), rouge (difficile), noir (très difficile). Ces niveaux tiennent compte de la largeur, du dénivelé, des obstacles et de l’engagement nécessaire. En trottinette, on recommande fortement d’éviter tout ce qui fleure le rouge ou le noir pour un premier tour.
  • Exemple typique : la boucle « Challenge » autour de Biscarrosse Lac. Très ludique, mais franchement corsée avec racines, virages serrés et troncs couchés... Bref, un circuit où même les fous de VTT posent parfois le pied.

Repérer un parcours risqué : six signaux avant de s’engager

Avant de foncer tête baissée, quelques « red flags » permettent vite de se faire une idée sur la faisabilité d’un parcours, surtout quand on débute.

  1. Pente annoncée supérieure à 10% sur les cartes / panneaux.
  2. Présence de nombreux pictos « danger » ou « attention » sur la signalisation.
  3. Balisage VTT rouge ou noir.
  4. Avis de randonneurs / utilisateurs mettant en garde sur des applis comme Komoot ou Visorando.
  5. Description incluant « passages techniques », « marécages », « rochers », ou « racines apparentes ».
  6. Distance totale supérieure à 20 km sans point d’accès facile à une voie carrossable.

Un conseil d’expert : toujours checker les avis récents sur Komoot, Visorando ou OpenRunner. Près de 80% des incidents sont anticipables en lisant quelques retours d’utilisateurs sur l’état du chemin selon une enquête Sport et Territoires de 2022.

Anecdotes de riders : s’être cru trop fort, les premières chutes…

Parfois, on a beau s’imaginer expert, une première sortie sur une boucle très engagée remet tout le monde d’accord. Sur le forum Trott’Nature France (2023), le retour dominant parmi les pratiquants débutants concerne les chutes en descente raide et les soucis sur sable profond. Beaucoup racontent la fameuse « dissimulation de la honte » : tomber dans la pinède, se relever d’un air faussement détaché alors qu’on a mal partout...

  • Gaëtan, 28 ans, Biscarrosse : « J’ai tenté la boucle noire VTT avec ma ‘trot’ toute neuve. Deux sorties, deux boîtes, un genou qui a goûté le sable. J’aurais mieux fait de commencer par du bleu… »
  • Sophie, 36 ans, Hossegor : « J’ai suivi un groupe sur une randonnée après la pluie. Départ tout sourire, arrivée crottée de la tête aux pieds, les baskets encore enfoncées dans la boue. »

Comment choisir un parcours vraiment adapté ?

Il existe des critères tangibles pour un premier « ride » cool et safe :

  • Parcours balisés “vert” ou “bleu” (difficulté facile).
  • Longueur raisonnable : entre 5 et 15 km.
  • Peu de dénivelé : moins de 100 m cumulé.
  • Revêtement stabilisé ou dur (piste cyclable, gravier fin, chemins de forêt entretenus).
  • Accessible en cas de besoin (proximité d’une route, réseau mobile).
  • Présence de quelques points d’intérêt pour garder la motivation !

Les cartes IGN (disponibles sur Géoportail) ou les topo-guides officiels restent les meilleures bases pour bien préparer vos itinéraires.

Osez la découverte, mais pas n’importe comment !

S’aventurer pour la première fois sur une trottinette, c’est un mix de challenge et de satisfaction… mais ça ne doit jamais tourner au casse-tête physique ou logistique. En évitant les pistes trop techniques, les dénivelés incongrus et les voies à la surface incertaine, on s’offre le plaisir de rouler, de profiter et d’en redemander. Les Landes et le Sud-Ouest regorgent d’itinéraires adaptés, où l’apprentissage se fait en douceur, au gré des pins et des sentiers battus, avec parfois une baignade à la clé !

Pour aller plus loin dans vos choix de parcours, n'hésitez pas à consulter les cartes interactives, les sorties encadrées ou à commencer par des itinéraires connus et largement plébiscités par la communauté. Et surtout : gardez l’esprit explorateur — mais pas casse-cou !

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